giovedì 2 maggio 2013

Georges de La Tour - Lecture de tableaux exposés au Louvre

Sources: www.Louvre.fr, Encyclopédie Larousse, Fondation Berger

Illustre en son temps, puis complètement oublié, Georges de La Tour a retrouvé au XXe siècle la gloire qui lui revient dans l'histoire de la peinture française.

Voici une vidéo en italien qui vous aidera à mieux comprendre ce formidable artiste.



Évolution d'un style

On distingue les scènes diurnes et les scènes nocturnes. Les premières, baignées dans une lumière froide et claire, sont caractérisées par beaucoup de précision et de réalisme. 

La Diseuse de bonne aventure 
                                                                                            
           Les joueurs de cartes

Les secondes sont baignées dans une lumière artificielle afin d'exclure la couleur – une tache de rouge vif venant seule, d'ordinaire, animer la gamme des bruns.

        La Nativité

                                                           L'adoration des bergers

L'héritier spirituel du Caravage
Georges de La Tour fascine par sa rigueur géométrique et par son 'luminisme'. Le 'luminisme' caravagesque est une tendance picturale qui donne la première place aux effets de lumière et au clair-obscur. L'artiste emprunte ses thèmes au répertoire caravagesque (La Diseuse de bonne aventure; La Madeleine à la veilleuse). Dans beaucoup de ses tableaux, cet artiste décrit des événements sacrés transposés dans une ambiance simple et familière et saisis dans leur dimension physique et spirituelle grâce au rôle révélateur de la lumière. Celle-ci provient d'une source latérale extérieure ou intérieure au tableau en éclairant les éléments essentiels de la composition. 

Force et simplicité
Georges de La Tour ramène la peinture à l'étude de l'âme humaine. Pour cela, il exclut les anecdotes, les décors et les paysages. Dans aucun de ses tableaux Georges de La Tour n'emploie de fond. Quelques accessoires, tels qu'un livre, une table, suffisent à situer la scène. L'artiste transcende ainsi le quotidien et préfère l'immobilité, la méditation. Son univers est sans doute le plus dépouillé qu'on puisse voir chez un grand peintre. 

Les personnages de Georges de la Tour sont pour la plupart tirés du milieu paysan, mais ils perdent leur caractère pauvre pour un port aisé et digne. De plus, même les plus sacrés, restent à l'échelle humaine: les saints sont représentés comme des hommes qui ont les mêmes activités que nous. Leurs visages sont expressifs et calmes, leurs poses très traditionnelles. 

Couleurs et effets de lumière 
Dans toutes ses toiles, Georges de La Tour emploie en dominante le brun ou le roux. En regardant ses œuvres, on constate que les bruns, les ocres, les beiges, les combinaisons de roux et d'orange sont très harmonieux. 

Dans ses toiles nocturnes, La Tour fait intervenir le jeu de l'ombre et de la lumière. Cette présence fait vibrer la toile comme les sursauts d'une chandelle prête à s'éteindre. En plus, elle permet d'employer une nouvelle gamme de tons: les jaunes. Ce clair-obscur crée un "mystère du fond", de ce qui ne se voit pas et donne aux personnages et à la scène une allure de mystère.
Les flammes sont toujours hautes. Contrairement aux lois de la physique, Georges de La Tour n'éclaire que ce qu'il veut éclairer. L'éclairage des objets se fait par trois zones: clarté intense, transition entre les ténèbres et la lumière, puis nuit brune. Cela donne aux objets illuminés une forme géométrique. 


La Madeleine pénitente ou à la veilleuse




Cette huile sur toile est conservée au Musée du Louvre à Paris. Il s'agit d'une œuvre d'inspiration caravagesque qui représente Marie Madeleine pénitente. La pécheresse repentie apparaît fréquemment à partir du XVIIe siècle comme une image type de l’abandon du monde et de la pénitence. La scène présente la jeune femme assise, devant une table sur laquelle sont disposés des livres et un verre d’huile où brûle une mèche. 

Madeleine est pensive, le regard fixé sur la flamme qui éclaire son visage. Elle est pieds nus et tient de la main gauche son menton alors que sa main droite s'appuie sur un crâne, tourné vers le spectateur et luisant sous l’effet de la lumière. Marie Madeleine médite sur la fragilité de la vie, évoquée par le crâne, symbole de la vanité des choses terrestres, telle la beauté ainsi que par la petite flamme éphémère et tremblante. Madeleine a renoncé au luxe, à la beauté, à la séduction. La jeune femme découvre que seules les choses célestes sont éternelles. 



Une flamme, une figure de profil, un crâne de face, deux gros livres. Tout ceci est intégré dans un cercle fermé. La composition est ainsi articulée dans l'espace autour de la lampe à huile qui brûle devant des livres: elle constitue le point focal du tableau et symbolise le caractère éphémère de la vie terrestre.



Saint Joseph charpentier




Cette toile est composée de deux personnages: Joseph et Jésus, le père et le fils.

Joseph est représenté en simple charpentier (ce qu'il était d'ailleurs) penché sur son travail, alors que le Christ l’éclaire d’une bougie, dont la grande flamme irradie le visage. 

Joseph est vêtu d'une chemise blanche à manches retroussées et d'un tablier de cuir brun. Son visage est très beau: le front haut, les yeux encerclés par de petites rides, le regard rivé sur la flamme, sa bouche cachée par sa barbe. Jésus est assis, vêtu d'une tunique améthyste, serrée par un cordon rouge vif. Son visage très en lumière est encadré de cheveux qui tombent sur ses épaules. Par terre dans une sorte de petit tableau, gisent des ustensiles et des morceaux de bois. Leur disposition en croix préfigure le sacrifice du Christ. La couleur qui domine est le brun.



Malgré l'intensité de la flamme, il n'y a que le visage et le buste de Jésus, le front et les bras de Joseph qui soient éclairés. Le reste est noyé dans la pénombre. Là aussi on distingue le fameux cercle de rotation autour de la flamme. Ce cercle est très net: partant du visage de Jésus, point culminant de l'intensité, il descend le long de son bras, de son genou, suit l'outil de Joseph, remonte son bras pour aboutir à son front, tache de lumière que l'on peut considérer comme mystique. Par ce procédé, Georges de La Tour marque la présence de la divinité, dans une scène issue de la vie quotidienne et traitée avec réalisme. L’effet qui en résulte est d’une force visuelle marquante. Enfin, le peintre donne la mesure de son talent par des détails surprenants comme la main de l’enfant traversée par la lumière de la bougie.



L'impression de compréhension mutuelle entre Saint Joseph et Jésus est augmentée par la communion des regards, avivée par le haut de la flamme.

Le contraste entre le physique du vieillard au regard plein d’inquiétude et celui de l’enfant, met en valeur sa pureté. Ce contraste est accentué par la forte réflexion de la lumière sur le visage du Christ qui semble à son tour éclairer la pièce. 




Liens - Il Sole 24 ore
Vita oscura di un pittore della luce
E Dio si fece largo tra le tenebre

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