venerdì 23 novembre 2012

Eric Toulis - La Java du caniveau. Un émouvant hommage aux gens de la rue

Voici l'histoire bien ordinaire
Qui m'est arrivée cet hiver
Cette histoire c'est un peu la vôtre
Car elle n'arrive pas qu'aux autres
Un jour le grand patron m'a dit
Vous passr'ez m'voir à mon bureau
Monsieur machin on vous r'mercie
Et j'ai jamais r'trouvé de boulot

Une compression de personnel
Fut mon dernier cadeau de Noël
Alors tout s'est accéléré
Mon existence a basculé

Depuis j'habite rue de nulle-part
Comme ça ça m'est tombé dessus
Certains choisissent d'être clochards
Moi j'ai pas choisi d'être à la rue

CA S'EST PASSÉ EN MOINS DE SIX MOIS
AVANT JE VIVAIS COMME TOI
MAINT'NANT JE DORS DANS UN CANIVEAU
AVEC MES SACS ET MON MANTEAU

Les règles du grand capital
M'ont tout volé même le vital
Le nécessaire avant l'envie
Ma vie est dev'nue la survie

Ma maison c'est un carton
D'emballage Ikéa
C'est là que j'bossais comme un con
Avant qu'y s'aient plus besoin d'moi

J'ai faim marqué sur un panneau
Je fais l'mendiant dans le métro
Ca fait bizarre je vous assure
D'pus voir les gens mais leurs chaussures

Et croyez pas que ça m'amuse
De devoir faire le p'tit numéro
Du Messieurs Dames je m'excuse
Une pièce ou un ticket restau'

REFRAIN

Les grandes vacances toute l'année
Et les joies du camping forcé
Je vous l'souhaite pas mais méfiez-vous
Un jour ça tomb'ra p't'être sur vous

Peut-êt' qu'un jour ce s'ra votre tour
D'aller crever au pied des tours
L'oeil ébloui par la lumière
Des grands fabriquants de misère

Les belles multinationales
Qui font des pauvres et des maudits
Des millions d'gens qui crèvent la dalle
Pour la cinglerie du profit

Et quand arrivera l'Euro
Vous n'en verrez pas la couleur
Ce s'ra les mêmes qu'en auront trop
Messieurs Mesdames à vot' bon coeur

REFRAIN

Alors vous vivrez l'aventure
Que vivent les nouveaux clodos
Car dans la rue la vie est dure
La rue ça fait pas de cadeaux

Assis sur le banc de touche
Non vous n'aurez pas le choix
On vous men'ra d'force à la douche
Et que vous soyez sale ou pas

Pour conserver bonne apparence
Vous vous ras'rez tous les matins
Mais les jours de grande affamance
Vous vol'rez dans les magasins

A un feu rouge pour dix francs
A des gens tous indifférents
Vous s'r'ez vendeur du Lampadaire
L'hebdomadaire de la galère

REFRAIN

Oui mais je sais qu'un jour viendra
Un jour le vase débordera
Les pauvres on se réunira
Voilà ce qui arrivera

En ayant marre d'être cocus
Nous les exclus de la galette
On viendra r'prendre notre dû
Cette fois vous qu'aurez les miettes

Comme y'aura pas d'aut' solution
On ref'ra la révolution
Des millions d'pauvres dans la rue
Ca peut vous foutre un beau chahut

Et on ira pic-niquer
Sur les pelouses de l'Elysée
Et ce jour là planquez l'artiche
Y f'ra pas bon être trop riche

REFRAIN

LES GRANDES VACANCES TOUTE L'ANNÉE
ET LES JOIES DU CAMPING FORCÉ
JE VOUS L'SOUHAITE PAS MAIS MÉFIEZ-VOUS
UN JOUR ÇA TOMB'RA P'T'ÊTRE SUR VOUS.

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