venerdì 17 gennaio 2014

Géricault - Le Radeau de la Méduse, un manifeste du Romantisme

Théodore Géricault (1791-1827)

Dans la vidéo qui suit on ira au musée du Louvre pour écouter un conférencier qui retrace l'origine et le contexte historique de ce magnifique tableau .


Textes adaptés de: histoire par l'image par Malika DORBANI-BOUABDELLAH

Le contexte historique    
En 1816 la monarchie vient d'être restaurée. Une flotte royale est envoyée au Sénégal pour reprendre possession de la colonie restituée à la France par l'Angleterre. Le capitaine de la frégate La Méduse, un royaliste de retour d'exil, n'a pas navigué pendant plus de vingt ans. La Méduse fait naufrage sur un banc de sable au large des côtes africaines, le 2 juillet 1816. Les canots de sauvetage ne suffisent pas à embarquer les 400 passagers. Une partie de l'équipage (150 personnes) abandonnée à son sort par le capitaine, se réfugie sur un radeau de fortune tiré par les canots de sauvetage. Toutefois, les amarres se rompent et le radeau part à la dérive: les naufragés meurent noyés ou, pris de désespoir, ayant pour toute nourriture quelques kilos de biscuits, ils en arrivent à manger les cadavres. Quand 12 jours plus tard, le 17 juillet 1816, le brick l'Argus vient les secourir, seuls dix hommes pourront être réanimés. 

La France est horrifiée. Géricault rencontre les rescapés, accusés par la presse royaliste d'anthropophagie. Il décide de défendre leur cause et de représenter une scène de ce fait divers émouvant et scandaleux: en effet, le capitaine incompétent avait été nommé en vertu de son attachement à la monarchie. L’oeuvre de Géricault représente le moment où les survivants de la frégate aperçoivent enfin un bateau. 



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L'analyse
A l'hôpital, Géricault étudie les visages des agonisants et les cadavres, cherchant la vérité de la souffrance. Le charpentier rescapé lui fait une petite réplique du radeau. Pour la mer et le ciel, il va au Havre.
Une harmonie sévère de tons sourds et un jeu de lumière subtil créent une atmosphère orageuse. Sur le radeau, les corps composent une large pyramide dont un Noir qui agite sa chemise forme le sommet. Les grandes lignes du tableau convergent vers ce point: mouvements, attitudes, mer. A l'ombre de la voile déchirée, près du mât, quelqu'un montre un point à l'horizon : c'est le brick salvateur. Un groupe se dresse, un autre se soulève ; les uns sont morts, d’autres agonisent. Géricault alterne corps vus en entier et à demi, nus ou voilés, têtes relevées ou baissées. La scène mouvementée reste académique: nus classiques, reliefs et contours précis. Le souci de la réalité historique et du détail vrai laisse place à la couleur suggestive. Les chairs ont la teinte blafarde de la mort (le bitume utilisé pour assombrir les tons menace aujourd'hui de manger toutes les couleurs).

Le travail de la composition chez Géricault est une référence aux maîtres classiques qui l'ont précédé. Les figures du tableau s'inscrivent dans trois pyramides distinctes. Le triangle s'inclinant à gauche sur l'axe du mât, englobe la quasi totalité de l'embarcation, à l'exception de la pointe de la pyramide de droite composée par les naufragés qui, portés par l'espoir, se dressent pour se faire repérer. Enfin, on remarque que celui qui a perdu tout espoir et qui porte le cadavre d'un homme sur ses genoux entre dans une pyramide plus petite, également inclinée sur la gauche. 
La double composition pyramidale est utilisée pour suggérer un effet dramatique. La partie droite, construite en pyramide oblique est lumineuse rend tangible l'espoir de la survie; la partie gauche couverte d'ombre présente le triomphe éminent de la mort.


Les interprétations 

Les libéraux opposés à la monarchie ont vu dans ce tableau le symbole de la dérive du peuple français gouverné par un roi réactionnaire. La critique a parlé d'une synthèse artistique du passé ou d'un manifeste réaliste. On y a vu également une œuvre symbolique sur le sens de la vie, la résistance farouche de la volonté humaine aux forces de la nature. 
Géricault s'est défendu de toutes ces interprétations, ne retenant que l'allégorie de l'horreur et l'acte courageux d'un citoyen, devant les souffrances humaines. Le choix de ce sujet d'histoire ouvre la voie au romantisme. 


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